Mon premier Roch Hachana en tant qu’Ola Hadacha

À l’approche de Roch Hachana, je découvre un mélange d’émotions que je n’avais jamais connu auparavant. Cette année, c’est mon premier Roch Hachana en Israël, mon premier en tant qu’Ola Hadacha, loin de ma famille, loin de tout ce que j’ai connu depuis ma naissance.

Le poids de l’attente

Les jours qui précèdent la fête ne ressemblent à aucun autre. Tout le pays se prépare : les étals des marchés débordent de pommes, de dattes et de grenades, les gens se souhaitent déjà Chana Tova dans la rue, et moi… je me sens entre deux mondes. L’excitation est bien là, mais aussi une petite boule au ventre.

En France, Roch Hachana avait un goût de familier : les visages connus, les chants entendus mille fois, les habitudes rassurantes. Ici, tout est nouveau. Je me surprends à me demander : « Est-ce que je vais trouver ma place à table ? Est-ce que je vais réussir à suivre les prières en hébreu ? »

La solitude de l’avant-fête

C’est dans ces moments que la distance se fait le plus sentir. Les appels avec ma famille se multiplient. Ma mère me demande ce que je vais cuisiner, mes frères plaisantent sur la façon dont je vais tenir deux jours entiers à la synagogue… Et quand je raccroche, le silence de mon appartement me rappelle que je suis loin.

Ce sentiment est étrange : je ne suis pas triste, mais je ne suis pas complètement sereine non plus. C’est comme si je me tenais au bord d’une nouvelle vie, avec à la fois la peur de l’inconnu et l’impatience de m’y plonger.

C’est mon choix

Et pourtant, derrière cette fragilité, il y a une force. Parce que c’est mon choix. J’ai choisi d’être ici, j’ai choisi de vivre mon premier Roch Hachana en Israël, et j’en suis fière. Même si ce n’est pas toujours simple, même si parfois la nostalgie me serre la gorge, je sais que c’est exactement là que je dois être.

Ensemble à B-lev

Et je ne suis pas seule. À B-lev, nous sommes plusieurs dans la même situation, avec nos familles à des milliers de kilomètres. On se retrouve, on partage nos doutes, nos espoirs, nos petites victoires du quotidien. Cela change tout : il y a une solidarité invisible mais puissante, qui transforme la solitude en fraternité.

 

Espoir et fragilité

Plus la fête approche, plus je sens que ce premier Roch Hachana sera fondateur. J’ai quitté mon pays pour être ici, et voilà que je m’apprête à commencer l’année au cœur de cette Terre. J’ai peur de me sentir étrangère, mais j’ai aussi l’intuition que quelque chose de fort va naître.

Entre appréhension et espoir, ce que je ressens surtout, c’est une immense fragilité. Mais peut-être que c’est justement cela, Roch Hachana : se présenter devant Hachem, dépouillée de mes certitudes, avec un cœur qui attend d’être rempli.

 

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