Sushis, vie et judaïsme : ce que j’ai appris d’une soirée entre filles

Sushis, vie et judaïsme : ce que j’ai appris d’une soirée entre filles

Après une soirée mémorable à B-Lev, les mains encore imprégnées de l’odeur du riz vinaigré et les souvenirs des fous rires bien ancrés dans mon esprit, je me suis posé une question : qu’est-ce que cette expérience m’a appris, au-delà de la technique du roulage de makis ?

Parce qu’en réalité, tout est une occasion d’apprendre. Même un simple atelier sushi peut devenir une réflexion sur la vie, le judaïsme, et notre relation avec Hachem. Alors, voici quelques leçons précieuses que je retiens.

  • 1. On ne crée pas, on assemble – Une vision japonaise… et juive ?

Le Rav Zerbib nous a fait remarquer quelque chose d’intéressant : dans la cuisine japonaise, il n’y a pas vraiment de création, mais plutôt de l’assemblage.

Les Japonais prennent des éléments bruts de la nature (poisson cru, riz cuit, algues, légumes) et les assemblent avec précision, sans trop les transformer. Pas de cuisson complexe, pas de fermentation longue, pas de levain… Pas de pain.

Chez nous, c’est tout l’inverse. Le pain est central dans notre culture, à tel point qu’il est le seul aliment qui mérite une brakha unique, spéciale : Hamotzi Le’hem Min Haaretz. Mais si on y réfléchit bien, Hachem ne fait pas descendre le pain du ciel. Il nous donne du blé, et c’est à nous de le moissonner, le moudre, le pétrir, le cuire.

C’est une grande différence. Hachem veut que nous soyons Ses partenaires dans la création. Il ne nous donne pas tout prêt, mais nous laisse transformer les éléments qu’Il nous offre. Le judaïsme nous pousse à aller au-delà du simple assemblage, à créer, à élever la matière.

Et finalement, c’est peut-être ça, la plus grande leçon de la soirée : sommes-nous juste des assembleurs, ou des créateurs ?


  • 2. L’importance du travail bien fait – Entre patience et rigueur

Faire des sushis, c’est tout un art. Il faut mesurer la quantité de riz, couper les légumes avec précision, rouler avec délicatesse… Rien n’est laissé au hasard.

Au début, j’ai voulu aller vite, un peu comme dans la vie. Résultat ? Mon rouleau était bancal, pas assez serré, et tout s’est écroulé dès la première bouchée. Un sushi, c’est comme une mitzva : si tu la fais à moitié, elle ne tient pas !

Le judaïsme nous enseigne que chaque détail compte. Une mezouza mal fixée, une allumage des bougies trop tardif, une prière sans intention… ça change tout. Le sushi nous rappelle qu’il ne suffit pas de “faire”, il faut bien faire. Avec soin, précision et kavanah (intention).


  • 3. Travailler ensemble – Le secret du vrai partage

J’aurais pu faire mes sushis toute seule dans mon coin, mais franchement, ça aurait été bien moins drôle. Toute la magie de la soirée venait du partage : on s’aidait, on riait de nos échecs, on goûtait les créations des autres.

C’est aussi ça, le judaïsme. On ne fait pas la Torah en solo. Un Juif est toujours connecté aux autres. On prie en minyan, on fait Chabbat en famille, on apprend en havrouta.

Le sushi en est une belle métaphore : chacun apporte un ingrédient, et c’est l’assemblage de tous ces éléments qui crée quelque chose de beau et de savoureux.


  • 4. Accepter de ne pas être parfait du premier coup

J’ai raté mon premier sushi. Et mon deuxième aussi. Mais à force de persévérer, j’ai fini par en réussir un.

Dans la vie, c’est pareil. On ne devient pas parfait du premier coup. On grandit, on se corrige, on apprend. Nos erreurs ne sont pas des échecs, elles sont juste des étapes sur le chemin de la réussite.

Hachem ne nous demande pas d’être parfaits, Il nous demande de progresser. De ne pas avoir peur d’essayer, de nous améliorer à chaque étape.


  • 5. Profiter du processus autant que du résultat

Un bon sushi, ça se mange en une bouchée. Pourtant, on met du temps à le préparer. Alors, est-ce que ça vaut vraiment le coup de passer 10 minutes à rouler un maki qu’on va avaler en 3 secondes ?

La réponse est oui. Parce que le vrai plaisir n’est pas seulement dans la dégustation, mais dans la préparation, dans le cheminement.

Le judaïsme est basé sur cette même idée : on ne vit pas uniquement pour atteindre des objectifs, on vit pour le voyage.

On pourrait dire :

Pourquoi prier chaque jour, si on recommence demain ?

Pourquoi faire Chabbat chaque semaine, si ça revient tout le temps ?

Pourquoi apprendre la Torah, si on ne pourra jamais tout savoir ?


Parce que le but n’est pas uniquement d’arriver à destination, mais de savourer chaque étape du chemin.


Alors, qu’est-ce que je retiens de cette soirée sushi ?

Beaucoup plus que des techniques culinaires.

Ne sois pas juste un assembleur, sois un créateur. Élève la matière, transforme-la, sois partenaire avec Hachem.

Fais les choses bien, pas juste “vite fait”. Chaque détail compte, dans la cuisine comme dans la Torah.

Apprends avec les autres. La vie est plus belle quand elle est partagée.

Accepte tes erreurs, elles te feront grandir. La perfection vient avec l’effort et le temps.

Apprécie le chemin autant que l’arrivée. Le processus est aussi important que le résultat.


Finalement, cette soirée était bien plus qu’un simple atelier. C’était une leçon de vie, à la sauce soja et au wasabi.

Alors, prêt(e) à rouler ton propre maki de Torah et de croissance personnelle ?

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