Cours du Rav Lemmel : qu’est ce que la techouva ?

Il s’agit avant tout d’une capacité et d’une démarche visant à grandir et à évoluer.
Cette quête d’évolution doit s’inscrire profondément dans notre esprit. Il est essentiel d’accepter de se construire soi-même afin de progresser.

Alors, comment se préparer de la manière la plus adéquate ?

Prenons l’exemple de la protection d’un enfant : il est instinctif de vouloir lui indiquer la marche à suivre ou de l’inciter à s’abstenir dans chaque situation de la vie. Cependant, un enfant doit également faire ses propres expériences. Comment, dès lors, transmettre ces valeurs à mon enfant ?

Premièrement, il est crucial d’être sincère avec lui et de savoir établir des limites concernant les interdictions, c’est-à-dire éviter de dire “non” de manière systématique, afin que la parole ait un véritable poids.

Deuxièmement, il convient de s’efforcer d’être une personne inspirante. Agir en accord avec les aspirations que l’on nourrit pour soi-même et chercher avant tout à corriger en soi ce que l’on pourrait reprocher aux autres. Même si la perfection est inatteignable, il est pertinent de se poser la question suivante : suis-je moi-même engagé dans un chemin d’évolution, de remise en question et d’action ? Lorsque l’on incarne ce que l’on souhaite transmettre à son enfant, cela prend une toute autre dimension.

Il est fondamental d’être inspirant les uns pour les autres, parfois plus que de simplement énoncer des mots ou de prononcer de longs discours. Soyons inspirants dans notre manière d’être.

Il est également important de prendre conscience que nous sommes observés et de réaliser la portée de nos actes et de nos comportements. Chacun d’entre nous a le pouvoir d’encourager autrui à se renforcer et à grandir.

On associe souvent la techouva à Roch Hachana et à Kippour, alors qu’il s’agit en réalité d’un état d’esprit quotidien à adopter, faisant partie intégrante des 613 mitsvots. Le Rambam enseigne que la période d’Eloul et de Tichri est propice à la techouva, sans pour autant exclure notre devoir tout au long de l’année. Lorsqu’une erreur est commise, il est évident qu’il est nécessaire d’entreprendre une démarche de techouva. Cependant, que dire lorsque l’on n’a pas commis de faute manifeste ? D’où provient alors la techouva ?

Le Rambam nous enseigne que même si l’on n’a pas enfreint un interdit, il est fort probable que l’on ait manqué l’occasion d’accomplir une mitsvat assé, et que l’on ait ainsi gaspillé un temps précieux qui aurait dû être consacré à cette mitzvah.

Le shogueg, dont il est question ici, désigne une personne qui commet un interdit sans intention délibérée. Si cette personne avait accordé suffisamment d’importance à ces questions en amont, elle n’en serait pas arrivée là. Cela signifie que l’idée n’a pas été suffisamment raffinée, intégrée, travaillée ou étudiée de manière adéquate.

Il est primordial de ne jamais s’identifier à ses fautes. S’identifier à ses erreurs empêche de croire qu’un jour, l’on pourrait aspirer à une évolution. On ressent alors que “de toute façon, je ne le vaux pas”. En réalité, je suis fondamentalement une personne bien qui a commis un acte réparable. Ton comportement négatif, en ce qui concerne D., est toujours perfectible.

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